Vocabulaire horloger

Des mots pour mieux comprendre votre montre

Pour bien comprendre l'horlogerie et les montres il est indispensable de connaître quelques mots bien précis. En voici quelques-uns...

Par Chloé Redler
La forme tonneau du chronographe Richard Mille et la forme carrée de la Tag Heuer Monaco.

Boîtier de montre (ou boîte)
Le boîtier d’une montre est composé d’une carrure, d’un fond et d’une lunette auxquels on peut rajouter le verre (saphir anti-reflets pour les modèles haut de gamme) qui protège le cadran et, sur certaines pièces, un second, au verso, qui permet d’admirer le mouvement, le boîtier abrite le calibre (ou mouvement). Rond, carré, rectangulaire, ovale, tonneau ou coussin, il joue la carte des formes géométriques.

La manufacture Vacheron Constantin propose de nombreuses formes de boîtier.

C’est lui qui donne à la montre son esthétisme propre et reconnaissable d’un seul coup d’œil. A l’instar de la forme tonneau des instruments Richard Mille, de la forme coussin des Luminor de Panerai, de la boîte carrée de la Monaco chez TAG Heuer, du boîtier rectangulaire et basculant de la Reverso de Jaeger-LeCoultre, ou encore ovoïde pour la Reine de Naples de Breguet. Ces boîtiers dits de « forme » sont une des spécialités de la Maison Cartier qui trouve son paroxysme avec la montre Crash.

Fond de montre
Clipsé ou vissé sur la carrure, le fond est placé au verso de la montre. On parle de fond plein lorsqu’il protège le calibre des regards. Il laisse aux maîtres graveurs un champ libre d’expression et de création. Mais cet élément essentiel du boîtier peut également être transparent – en saphir pour les modèles de grande qualité. Il offre alors aux passionnés de belles mécaniques la possibilité d’admirer les rouages du mouvement et la danse de la masse oscillante.

Les instruments sportifs comme les montres de plongée possèdent très souvent un fond vissé, tout comme la couronne, qui garantissent leur étanchéité. Certaines marques développent des outils spécifiques pour dévisser le fond de leur montre c’est notamment le cas de la maison Rolex. Il existe aussi des fonds « officier », qui sont des fonds pleins que l’on peut ouvrir (comme un clapet) sans outil, soit pour admirer le calibre soit pour dévoiler une inscription.

Carrure
La carrure fait partie des trois éléments principaux du boîtier. Il s’agit de la partie médiane qui abrite le mouvement (ou calibre), elle est située entre le fond de la boîte et la lunette. Pièce essentielle sur laquelle les cornes sont fixées, c’est elle qui maintient l’ensemble. Elle peut être dans différents matériaux : or, platine, titane, acier…

Cornes
Les cornes permettent d’attacher le bracelet à la carrure. Appelées ainsi à cause de leur forme, elles sont situées en haut et en bas du boîtier. La distance entre les deux cornes s’appelle l’entre-corne. Il s’agit de l’espace où l’on insère le bracelet via une tige ou une barrette. Et qui détermine également la taille du bracelet à utiliser. Alors avant d’en changer, mesurez ! Longues, courtes, larges, courbées, elles prennent diverses formes selon les modèles et les maisons.

Lunette de la montre
Placé sur la partie supérieure du boîtier, cet anneau est ajusté à la carrure qui porte la glace protégeant le cadran. Elément identitaire de certaines manufactures, il participe au design d’un modèle. Par exemple, chez Rolex, les lunettes sont souvent cannelées – un effet stylistique de rainure – celles de certaines sportives sont pourvues de vis apparentes comme les Royal Oak d’Audemars Piguet ou encore d’une grande finesse pour laisser apparaître tous les détails du cadran (IWC Portuguaise).

L’échelle pulsométrique sur le cadran de l’Harmony Chronographe de Vacheron Constantin et la tachymétrique sur la CARRERA Calibre 16 Chronographe.

Il existe des lunettes bidirectionnelles mais celle des montres de plongée sont obligatoirement unidirectionnelles (elles tournent dans un sens) pour des questions évidentes de sécurité. Graduées sur soixante minutes (avec 15 minutes détaillées), elles permettent de calculer les temps d’immersion ou de paliers de décompression. Sur les chronographes, la lunette (comme l’intérieur du cadran) peut être gravée pour afficher des graduations spécifiques comme l’échelle tachymétrique (qui permet de calculer la vitesse d’un objet en kilomètre par heure), télémétrique (qui permet de calculer la distance d’un événement à la fois visuel et sonore : tonnerre et éclair par exemple) ou pulsomètrique (qui permet de calculer le pouls).

Couronne
Située généralement à 3h sur le flanc du boîtier, la couronne, le plus souvent de forme ronde, est un élément indispensable pour régler l’heure et d’autres indications présentes sur le cadran. En la tournant et en la tirant d’un ou de plusieurs crans, elle permet le remontage des mouvements mécaniques. Appelée aussi remontoir, il faut la manipuler avec précaution. C’est pourquoi certaines maisons à l’instar de Panerai équipent leurs montres d’un protège-couronne proéminent. Pour garantir une extrême étanchéité, les montres de plongée sont pourvues d’une couronne vissée qui, une fois verrouillée empêche l’eau de pénétrer à l’intérieur du boîtier.

Le sytème Panerai et la couronne de la montre d’aviateur d’IWC.

Moletée ou cannelée, elle est quelquefois surmontée d’une pierre précieuse comme Cartier qui la signe d’un saphir cabochon de couleur bleue sur de nombreuses pièces. Sur les montres d’aviateur la couronne est souvent crantée et surdimensionnée pour pouvoir plus facile la manipuler avec des gants.

Aiguilles
Avec pour rôle essentiel d’indiquer l’heure, les aiguilles sont des tiges métalliques rigides réunies la plupart du temps au centre du cadran. Baptisée « petite aiguille », la plus courte – et plus épaisse – pointe les heures tandis que la « grande aiguille » marque les minutes. Celle qui délivre les secondes est familièrement appelée la « trotteuse » dans le monde horloger. Un nom bien choisi car son allure saccadée s’inspire de celle élégante du cheval. Elle peut être dotée d’un contrepoids que les manufactures personnalisent parfois de leur emblème. Organe indicateur de l’heure, l’aiguille affiche d’autres informations comme la réserve de marche, la date, le GMT ou encore les fonctions de chronographe.

Deux types d’aiguille qui sont dans l’ADN d’une marque : l’aiguille glaive bleuie chez Cartier et l’aiguille des heures Snowflake de Tudor.

Fine, en or, facettée, luminescente ou surdimensionnée, elle revêt diverses formes : bâton, feuille, dauphine, poire, serpentine, lance, squelette, cathédrale… Son design participe grandement à la personnalité de la montre et aux maisons horlogères. A l’image des aiguilles « Snowflake » aux lignes anguleuses qui caractérisent les modèles Black Bay chez Tudor. Ou encore la forme « glaive », véritable signature chez Cartier et la «Breguet» créée par Abraham-Louis Breguet lui-même, une aiguille d’une grande finesse munie d’une pomme ou d’une lune évidée à son extrémité. Spécialités de cette maison et de Cartier, les aiguilles bleuies doivent leur teinte caractéristique de l’oxydation de l’acier lors d’un processus ultra-précis de chauffage à haute température.

Aiguilles Breguet

Boucle et fermoir
La boucle est un composant indissociable du bracelet qui assure au propriétaire de la montre maintien et confort au porté. Les deux types de fermetures les plus utilisés sont la boucle ardillon (ou simple) et la boucle déployante. Présente également sur les ceintures, la première possède une pointe en métal qui pénètre dans les trous du bracelet. C’est la plus facile à utiliser. Plus complexe mais plus fiable diront certains, la deuxième est un dispositif ingénieux que l’on doit à la maison Cartier.

Les fermoirs Rolex assurent une sécurité à toutes épreuves.

Ce système utilise des lames courbées qui se déploient et se replient sur elles-mêmes à chaque ouverture et fermeture. Il existe des boucles déployantes simples avec deux lames et une articulation, ou double déployantes (appelées aussi « papillon »), trois lames et deux articulations. Ce type de fermoir assure à l’instrument de ne pas tomber en cas d’ouverture accidentelle. Chez Rolex les fermoirs Oysterlock et Glidelock sont des dispositifs réputés de haute sécurité.

Bracelet NATO
Né dans les années soixante, le bracelet NATO pour North Atlantic Treaty Organization soit l’OTAN en français devient plus populaire en 1973 lorsque le Ministère de la Défense britannique recherche un bracelet pour équiper les montres de ses armées. Aujourd’hui, il s’affranchit des codes militaires pour devenir un accessoire vintage très à la mode décliné dans une multitude de couleurs et de motifs. A prix abordable et personnalisable à souhait, il est très résistant et confortable à porter. En effet, il est constitué d’une sangle en toile de nylon tressé, muni de trois passants et d’une boucle ardillon, pour faciliter le réglage au poignet.

Bracelet Nato chez Tudor

Les montres historiques de Vacheron Constantin