DESTINATION VOYAGE

10 questions à se poser avant de partir

Les pros du tourisme n’en reviennent pas. Malgré l’augmentation salée des prix - avion, hôtels, prestations...- les réservations affluent. Clairement, après trois années de privation, l’envie d’ailleurs impose sa loi : partir grand, viser loin, redevenir libre. Oui, mais…

Par Jean-Pierre Chanial

Regarde, le monde a changé

Tant mieux, le voyage affiche ses nouveautés. Au Portugal, décidément très en pointe question tentations, Melides (à côté de Comporta), séduit rich and famous. De nouveaux hôtels, chers, ouvrent, l’Atlantique est glacé mais les plages sont somptueuses, la nature intacte et l’ambiance plus cool que jamais. Sur un autre registre, profiter des vols directs entre la France et Djanet, la perle du Sahara algérien. Bivouac et Méharée en vue, les aventuriers vont adorer. Plus chic, donc plus cher, l’ouverture de l’Arabie Saoudite se fait sur le site nabatéen d’AIUla, classé par l’Unesco. Afrique toujours mais au Mozambique, la guerre civile fait la pause et plusieurs parcs animaliers rouvrent dont celui de Gorongosa. Enfin, direction le village himalayen de Jomoson (Népal, la porte du Mustang) qui accueille un hôtel de luxe, histoire de séduire les trekkeurs de 4 000 mètres et plus. Ils peuvent se précipiter.

Quand l’actualité impose la prudence

Les turbulences de la planète font la carte du voyage. On ignore donc la Chine pour cause de Covid. Pareillement, l’Iran attendra ses visiteurs, dommage, et le week-end à Kiev, pourtant charmant, sera évidemment reporté. Inutile de se précipiter en Afrique de l’Ouest (à part la Casamance) où les manifestations anti-françaises se multiplient. On évitera aussi le Liban comme la zone Moyen-Orient, sauf Petra (Jordanie) mais après avoir consulté le site www.diplomatie.gouv.fr (ministère des Affaires étrangères) et ses épatants conseils aux voyageurs.

Petra, la cité nabatéenne située au sud de l’actuelle Jordanie.

Alerte sur le Mexique pour cause de violence et de racket endémique, sur le Pérou qui multiplie actuellement les manifs, ainsi que sur le Sri Lanka et la Birmanie où la sérénité est loin d’être assurée. Mais restons positifs ! En 2023 ouvrira le grand musée du Caire (Egypte), riche de 100 000 pièces antiques dont tout le mobilier funéraire qui garnissait la tombe de Toutankhamon ! Exceptionnel. Pareillement, nombreux sont ceux qui adorent lier leur voyage à un événement. Le programme des Grands Prix de F1, les concerts, rock ou classique, les expos prévues à Londres, Berlin, New York, San Francisco ou Los Angeles, les carnavals (Rio, du 22 février au 8 mars), la finale de la Coupe d’Europe de foot (Budapest, le 31 mai), le sacre de Charles III (6 mai), les fêtes indiennes ou les aurores boréales (août-mars) sont autant de prétextes à décoller.

En voyage, attention à la santé

Passeport, visa, tout est OK. Reste la Covid. La plupart des pays font belle figure et ne demandent plus d’attestation. Oui, mais… Tout peut changer du jour au lendemain comme vient de le montrer la Thaïlande qui rétablit le certificat de vaccination pour ses visiteurs. Consulter impérativement www.santepubliquefrance.fr qui dresse un état complet de l’état sanitaire des pays. Par ailleurs, vérifier sa couverture médicale. Pas de souci dans les pays de l’Union Européenne, assurance obligatoire pour aller aux Etats-Unis.

Ne pas négliger la météo

Un coup d’œil sur les prévisions météo, elles sont fiables sur les semaines qui viennent, évitera la déconvenue du week-end à Londres, Florence ou Lisbonne sous une pluie battante. Consulter par exemple www.meteovoyage.com.

Préciser le projet, faire de l’humeur la priorité

L’île Maurice et sa mer turquoise sont toujours un enchantement et en plus on y parle français.

Chacun son plaisir du voyage. Escapade citadine, paresse assumée sur plage des tropiques, exigence de culture ou bien de grande nature, vacances actives, croisière sous la voile ou transatlantique chic, programme dense de concerts et d’expos… Voilà qui détermine une destination. Quelques suggestions. République Dominicaine ou île Maurice pour les plaisirs de la plage tropicale et la tentation de ne rien faire d’autre, ou si peu.

Comment ne pas aller à Londres, une destination touristique et historique.

Londres, Berlin, New York ou Barcelone afin de remplir son agenda culturel. La grande nature prend ses marques en Patagonie chilienne ou argentine (attention, de mai à septembre, c’est l’hiver) autant que dans l’Ouest américain ou sur les pistes de Tanzanie. Faire original, penser à la croisière en famille ou entre amis à bord d’un boutre en Turquie, d’une dahabieh sur le Nil, d’un catamaran aux Caraïbes. Un conseil : consulter une agence de voyage et lui imposer ses envies. Sa connaissance du monde et son art d’associer les prestations font sa qualité. Elle est en outre garante de la bonne exécution du programme.

Compte tes billets

L’heure est à l’envolée des tarifs. L’avion, bien sûr, mais également l’hôtel, la location de voiture, le restaurant, le taxi. Dans les grandes villes occidentales, la facture a grimpé de 50% à 100% depuis deux ans. Même constat en Inde (hôtels), aux Caraïbes (hôtels et restauration), dans les îles de l’océan Indien (hôtels) et, dans une moindre mesure en Asie du Sud-Est, Thaïlande comprise. 

Les promos, t’as regardé ?

Le voyage est un marché comme les autres. Un fauteuil d’avion libre, une chambre d’hôtel inoccupée, c’est une perte sèche pour l’opérateur. En permanence et sur toutes les destinations, il existe un catalogue florissant de la promotion. Les prix les plus bas sont affichés soit très longtemps avant le départ, prime à l’anticipation qui crée une dynamique de remplissage, soit à la dernière minute pour garnir les places vides. D’un côté les prévoyants, de l’autre les insouciants, une prime au petit prix pour tous. Consulter les sites des tour-opérateurs.

Comme tu sais, tout n’est pas faisable

Certains rêves ont leur limite. On organise soi-même son week-end dans les capitales d’Europe ou à Dubaï en quelques clic, tout comme on sillonne les Etats-Unis. A l’inverse, impossible, ou presque, de louer une voiture sans chauffeur en Inde ou en Thaïlande, incapacité à voyager solo en Chine, au Japon ou en Corée pour cause de langue et d’écriture. Recours à l’agence de voyages quasi obligé.

Sois malin, joue l’alternative

La ville de Tirana en Albanie.

Le voyageur éclairé file là où les autres ne vont pas. A priori, c’est simple. La Margeride, l’Aubrac, les Ardennes, Tirana (Albanie), les îles d’Aran (Irlande), la Galice (Espagne), la Calabre (Italie) ou Folegandros (Grèce) suffisent à cocher une vie d’escapades insolites.

Les îles d’Aran en Irlande.

Jouons aussi la différence dans la similitude : le Monténégro plutôt que les Pouilles italiennes ou la Croatie, le Costa Rica mieux que le Mexique, Madagascar plus que l’île Maurice et les Maldives, Seattle ou Santa Fe de préférence à San Francisco. Enfin, prônons l’Algérie plutôt qu’un énième voyage au Maroc ou en Tunisie, et choisissons les îles du Cap Vert histoire d’éviter la foule des Canaries ou des plages du Sénégal. Avec le prestige d’un regard avisé sur la carte du monde. 

Cultive ta responsabilité

C’est dans l’air du temps. On découvre qu’aller à Milan, Vienne ou Madrid en train est une affaire bien agréable. La proximité reprend ses droits, franchir un océan n’est plus gage d’exception. Pédaler sur nos départementales, se mettre sur pause dans un gite chic de forêt, trouver son refuge sur une île de France ou faire la fête d’estives en festivals (tous les pays d’Europe ont les leurs), montre que bonheur ne rime pas forcément avec décalage horaire. C’est une excellente nouvelle. 

Madrid en Espagne.

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