TAG Heuer Monaco : carrément mythique
Ce week-end, les stars du Formula 1 TAG Heuer Grand Prix de Monaco 2025 n’étaient pas seulement les F1 et leurs pilotes, mais bel et bien les nouvelles montres TAG Heuer Monaco dévoilées pour l’événement. Frank Sans C était de la partie et s’est mêlé à la ferveur rugissante de cette course légendaire et glamour. Une occasion également de revenir sur l'histoire de cette montre iconique, consacrée par l’acteur américain Steve McQueen.
L’odyssée de la « Monaco » est jalonnée d’événements fortuits et de rencontres marquantes. En 1969, Jack Heuer, alors PDG de la marque Heuer, rencontre Jo Siffert, un pilote suisse fougueux. Âgé de 32 ans, le jeune homme vient de gagner le Grand Prix de Grande-Bretagne. Jack Heuer le rencontre et signe avec lui le premier contrat de sponsoring automobile lié à l’horlogerie. Ensemble, ils apposent le logo de la marque HEUER sur une voiture – une Lotus – et sur la combinaison du coureur. En fait, le chef d’entreprise a une idée derrière la tête et veut profiter de cette opportunité pour lancer son mouvement révolutionnaire : le Chronomatic Calibre 11, le premier calibre chronographe automatique de l’histoire.

Naissance d’un calibre révolutionnaire
Mais Heuer n’est une nouvelle venue dans le sport automobile. Créée en 1860 – pour devenir TAG Heuer en 1985 – la marque, dès 1911, est la première à monter un chronographe sur un tableau de bord de voiture. En 1916, elle fabrique le premier chronographe précis au 1/100e de sonde qui servira à chronométrer les courses de voitures, qui sont de plus en plus rapides. Il faut savoir qu’à cette époque les courses sont chronométrées à la main.
Mais revenons à la naissance de ce calibre révolutionnaire. En 1967, Jack Heuer demande s’il est possible d’ajouter un module chronographe Dubois-Depraz sur le calibre Buren automatique à micro-rotor, un mouvement très plat. On lui répond que tout est possible, mais que la réalisation sera longue et coûtera très cher. Le prix estimé est si élevé (500 000 francs suisses à l’époque – soit à peu près 2,5 millions d’euros aujourd’hui) que Monsieur Heuer demande à Willy Breitling, à la tête de l’entreprise familiale Breitling, de l’accompagner dans l’aventure. Spécialisé dans la fabrication de chronographes manuels – que l’on remonte donc tous les jours – il comprend immédiatement l’intérêt d’une telle innovation technique et accepte de développer en secret ce mécanisme avec Jack Heuer.


Modèle de 1970 – Modèle actuel en collection
Après deux années de développement, le mystérieux « Projet 99 » aboutit en 1969 avec la naissance du premier prototype : le Chronomatic Calibre 11. Ce mouvement modulaire impose une configuration particulière, avec une couronne de remontoir placée à 9 heures, tandis que les deux poussoirs du chronographe restent placés à 2 et 4 heures. Une disposition peu conventionnelle dans un univers horloger encore très attaché aux traditions. Pourtant, le placement de la couronne à gauche est rapidement salué pour sa praticité. Confiant dans le potentiel de son calibre, le visionnaire Jack Heuer en fait même un argument marketing, affirmant que l’on reconnaît immédiatement « la première montre chronographe qui ne se remonte pas » grâce à ce détail unique. Et comme le calibre présente une construction atypique, Jack Heuer décide d’aller encore plus loin dans l’originalité : il faut un boîtier hors du commun. Le choix s’oriente alors vers le tout premier boîtier carré « étanche breveté », développé par la société Piquerez. Jack Heuer en obtient l’exclusivité pour ses chronographes. Ainsi naît la « Monaco », baptisée en hommage au plus emblématique Grand Prix de Formule 1.
Consulter la fiche technique de la TAG Heuer Monaco Calibre 11 – 7 950 euros
Une idée de génie ?
Pas si sûr. Malgré son caractère innovant, la montre peine à trouver son public : les ventes stagnent et elle reste largement ignorée. Pourtant, en 1969, année officielle de sortie de la Monaco, Steve McQueen assiste aux 24 Heures du Mans, la course d’endurance la plus célèbre au monde.

Parmi les pilotes figure Jo Siffert, engagé sur une Porsche 908/02 LH Spider, qui arbore fièrement le logo Heuer Chronomatic sur sa combinaison. McQueen, déjà projeté dans la réalisation d’un film consacré à cette course, Le Mans, l’année suivante, se rapproche de Siffert. Il le recrute comme conseiller technique, fournisseur des voitures de course, et doublure pour les scènes dangereuses — certaines étant tournées lors des 24 Heures du Mans de 1970. Pour renforcer l’authenticité de son personnage, McQueen décide de porter la même combinaison que Siffert, et donc de mettre en avant le logo Heuer. Ce choix aura une influence déterminante sur la montre portée à l’écran…

Une question d’accessoires
L’accessoiriste Don Nunley avait sélectionné pour le film plusieurs montres parmi différentes marques, incluant Rolex, Omega et Heuer. Au départ, Steve McQueen avait choisi la Speedmaster d’Omega, alors très en vogue, parce qu’elle avait foulé la surface lunaire l’année précédente lors de la mission Apollo 11. Cependant, on lui fit remarquer que, portant la combinaison de Jo Siffert avec le logo Heuer, une montre d’une autre marque à son poignet aurait semblé incohérent. Finalement, McQueen opta pour une Monaco au cadran bleu.
Tout comme la montre, le film ne rencontra pas le succès espéré. Pourtant, aujourd’hui, tous deux sont devenus des icônes légendaires.

Les dernières nouveautés TAG Heuer Monaco
TAG Heuer Monaco Chronograph x Gulf
Limitée à 971 exemplaires en hommage au film Le Mans sorti en 1971, la montre TAG Heuer Monaco Chronograph x Gulf reprend les codes esthétiques et techniques de la Monaco d’origine, ainsi que les couleurs distinctives de la combinaison Gulf, rappelant celle portée par Jo Siffert sur les circuits.

Côté mécanique, l’instrument bat au rythme du Calibre 11 et présente l’emblématique couronne à gauche. De 39 mm de côté, le boîtier brossé en titane sablé grade 2 abrite un cadran grainé argenté orné des bandes bleues et orange, signatures de Gulf. Il est également ponctué de deux compteurs opalin noir, à 3 heures et 9 heures, correspondant respectivement à l’indicateur des secondes et au chronographe des minutes.

Ultime clin d’œil à ses origines : le bracelet blanc. Il est fabriqué en textile Nomex®, un matériau ignifuge utilisé pour les combinaisons des pilotes professionnels.

Ce lien dépasse la simple quête d’authenticité, car ce tissu Nomex® particulier provient de Hinchman, un petit fabricant américain qui a fourni les combinaisons portées lors du tournage du film Le Mans en 1970, y compris celle de Steve McQueen.

9 400 euros
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TAG Heuer Monaco Chronograph Stopwatch

Pour commémorer le fait que TAG Heuer est désormais le premier partenaire titre de l’histoire du Grand Prix de Monaco de Formule 1, cette référence, elle aussi limitée à 970 exemplaires, s’inspire des chronomètres vintage Heuer, dont elle reprend les couleurs significatives alliant le noir, le blanc et le rouge.

Rappelant un instrument de chronométrage, le cadran se compose d’un cercle noir sur un fond opalin argenté. Pour accentuer le contraste déjà présent, une minuterie apparaît en rouge afin d’améliorer la lisibilité. Associé à un bracelet en cuir de veau perforé, le boîtier — étanche à 100 mètres — est usiné en titane grade 2 avec un revêtement DLC noir (Diamond-Like Carbon).

9 650 euros
Consulter la fiche technique de la TAG Heuer Monaco Chronograph Stopwatch
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