Oris : la révolution en mouvement

Nicolas Yvon : Vous présentez un nouveau calibre mais pas la montre qui va avec ? Elle ne sera dévoilée que dans quinze jours. C’est bizarre non ?

Vincent Coquet : Ce choix peut surprendre mais il est logique car la vraie nouveauté c’est le mouvement et nous voulons vraiment insister sur ce point. Il a d’ailleurs été construit pour s’adapter à différentes montres…Tout ce que je peux vous dire, pour l’instant, c’est que le Calibre Oris 400 va d’abord intégrer un modèle déjà existant avant d’être associé plus tard à d’autres pièces.   

La série des calibres 110 « maison » a-t-elle servi d’étude pour la conception du Calibre 400 ou est-il totalement différent ? 

V.C. : Nous sommes partis d’une nouvelle page blanche mais le système est le même. Comme les Calibres 110, le Calibre 400 est intégralement pensé, réfléchi, dessiné, conceptualisé et entièrement assemblé dans nos deux ateliers situés à Hölstein (NDLR : la maison historique créée en 1904, au Nord, près de Bâle) et à Gland, au bord de Lac Léman, près de Nyon. Pour la fabrication des composants, en revanche, nous possédons un réseau d’entreprises partenaires suisses. En suivant ce principe, et avec ce nouveau mouvement, nous perpétuons ainsi la philosophie de nos fondateurs Paul Cattin et Georges Christian : associer l’excellence de l’artisanat horloger aux techniques industrielles les plus performantes. Le Calibre Oris 400 leur rend un bel hommage à mon avis.       

Que recherche Oris en développant ses propres mouvements depuis quelques années ? Après les Calibres 110 à remontage manuel, maintenant le Calibre 400 automatique. Expliquez-nous.

V.C. :L’idée est, à court et moyen termes, de pouvoir marcher solidement sur deux jambes en proposant à la fois des calibres « maison » et des montres équipées de mouvements tiers, qui ont fait leur preuve et qui répondent à nos critères d’exigence. L’idée c’est aussi de pouvoir garder et d’affirmer notre indépendance, ce qui est rare aujourd’hui dans le monde de l’horlogerie. Nous avons investi beaucoup dans ce calibre qui a demandé 5 années de développement. Grâce à lui nous pouvons désormais proposer des modèles dans une catégorie de montres où évoluent des maisons auxquelles nous n’étions pas encore confrontés.

Etait-ce aussi une demande de la part de vos clients ? 

V.C. :Oui. Mais c’est une demande qui concerne le secteur horloger en général et pas seulement Oris. Il s’agit aussi et surtout d’une attente profonde des clients fidèles, collectionneurs et amateurs éclairés, qui désirent que les maisons proposent leur propre « moteur » en développant leur calibre « in-house ». De notre côté, nous avons la chance d’avoir le Oris Social Club, à Paris, qui réunit des passionnés de la marque – je dirais même plus des « geeks » de l’horlogerie – avec qui nous échangeons beaucoup et c’était une vraie demande de leur part de voir un jour arriver un calibre automatique.   

Qui dit calibre « maison », dit augmentation des coûts…Quelle est la répercussion sur le prix vente final à modèle égal doté des mêmes fonctions ?  

V.C. :Il y aura un peu plus de mille euros de différence. Ça peut paraître conséquent mais il faut savoir que tout a été pensé et mis en œuvre pour respecter la volonté de nos fondateurs de toujours trouver des solutions pour proposer le meilleur rapport qualité/prix qui soit. 

C’est une différence de prix qu’il va falloir néanmoins justifier…

V.C. :Je ne me fais pas trop de souci… Le Calibre 400 a de très nombreux arguments !  

Pourtant d’autres marques ont déjà sorti leurs propres calibres qui répondent aux attentes des clients d’aujourd’hui en terme d’antimagnétisme, de précision chronométrique, d’autonomie, de fiabilité, de fréquence d’entretien et de garantie. On pense aux calibres MT de Tudor et au Baumatic de Baume & Mercier, deux exemples parmi d’autres. Quels sont donc les atouts de ce calibre Oris automatique annoncé comme révolutionnaire ? 

V.C. :Il est vrai que d’autres maisons ont déjà récemment mis au point des calibres mécaniques combinant les dernières innovations technologiques de l’horlogerie. 
Notre Calibre 400 Oris est clairement très moderne au vu de ses spécificités. Il garantit cinq jours de réserve de marche grâce à deux barillets et il offre une forte résistance aux champs magnétiques, nous surpassons de beaucoup la norme ISO 764. L’écart de marche de notre calibre est trois fois moins important pour une force de résistance onze fois supérieure aux critères imposés pour qu’une montre soit considérée comme amagnétique. 

V.C. :Ce mouvement est également très précis puisqu’il ne varie que de – 3 à + 5 secondes par jour, test réalisé avec le calibre emboîté dans la montre. C’est donc mieux que la marge de tolérance du COSC puisque le Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres autorise un écart de – 4 à + 6 secondes par jour, mouvement seul. 

Et pourquoi deviendrait-il LA nouvelle référence des mouvements modernes ?

V.C. :Le Calibre 400, ainsi que la montre qui l’abrite, bénéficient d’une garantie étendue à 10 ans. Ce qui fait littéralement exploser les standards d’aujourd’hui !
Et au-delà de la garantie, il y a l’intervalle entre les entretiens qui est aussi recommandé tous les 10 ans. C’est ça que je considère comme étant la plus grande nouveauté.

Comment avez-vous réussi à atteindre ce niveau de performance ?

V.C. :Tout se joue sur des détails et sur du bon sens. Je vous donne quelques exemples. Pour l’antimagnétisme, le mouvement intègre une trentaine de composants en matériaux non ferreux, comme le silicium, ce qui est une première chez Oris.

V.C. :Autre donnée importante, tous les points de fragilité connus d’un calibre mécanique ont été répertoriés pour y apporter une solution. On le sait, l’incidence des vibrations est bien connue dans le monde de l’horlogerie, notamment en ce qui concerne la masse oscillante. On ne compte plus le nombre de brides de fixation qui cèdent et se baladent à l’intérieur des montres portées en ville. Pourquoi ? Parce que l’homme citadin moderne, comme on dit, utilise principalement son vélo ou son scooter pour se déplacer, et il roule sur diverses surfaces, dont les pavés qui sont partout et font subir le plus de dégâts. C’est pourquoi, sur notre Calibre Oris 400, le traditionnel dispositif de roulement à billes de la masse a été remplacé par un système à glissière nettement plus solide. Ce n’est qu’un petit détail mais il participe, comme beaucoup d’autres, à améliorer la fiabilité du mouvement. 

Ainsi, pour résumer, quand vous combinez tous ces atouts dans une même montre qui, en plus, va rester à un prix raisonnable au vu de ses qualités, alors, oui, on peut dire honnêtement que c’est une vraie révolution et que nous allons imposer une nouvelle norme, un nouveau standard dans l’horlogerie suisse. 
C’est simple. Pourquoi payer plus cher quand on peut avoir mieux, pour moins ? 
Demain, personne, ni aucune autre marque horlogère suisse, ne pourra dire « on fait le meilleur mouvement au meilleur prix » si les critères du Calibre Oris 400 ne sont pas atteints.   

A qui va s’adresser ce calibre au départ et quelles maisons cherchez-vous à concurrencer ?   

V.C. :On sait qu’au début, notre mouvement ne va intéresser que le noyau dur des passionnés. Mais très vite, ils vont en parler, ce qui va faire connaître les qualités propres au Calibre 400 à un plus grand nombre. Et au final, positionner Oris à un plus haut niveau, où évoluent d’autres maisons renommées. Quelque part, ce mouvement, c’est notre propre petite révolution à nous. Il nous permet de lever le poing et de dire : « Arrêtez de nous comparer à des marques qui n’ont rien, et n’ont jamais eu rien à voir avec nous !  »
Je pourrais vous citer Tissot ou Hamilton qui reviennent souvent quand on discute avec les clients. C’est aussi un message fort adressé à nos diffuseurs et nos revendeurs. Notre positionnement change avec ce calibre. C’est notre volonté d’appartenir à ce cercle de maisons indépendantes qui proposent des montres de grande qualité, très fiables et qui restent à des prix raisonnables.            

La petite question esthétique pour finir : les gens de chez Oris seraient-ils restés de grands enfants ? Quand on regarde ce Calibre 400 dans une certaine position du rotor, on pourrait croire qu’il ressemble à une tête d’ourson… C’est une idée ou c’est voulu ? 

V.C. :Je savais que vous alliez me poser cette question ! Oui, c’est vrai, mais il faut savoir, pour la petite histoire, que cette ressemblance est un pur hasard. Les concepteurs du Calibre Oris 400 n’ont absolument pas dessiné le mouvement en pensant à notre mascotte. Après, quand on regarde la place des rubis (les yeux), des barillets (les oreilles) et la forme de la masse oscillante ajourée (la bouche en sourire), le petit clin d’œil est évident ! En plus , iI apporte un peu de poésie et de bonne humeur au cœur de ce mouvement. Mouvement qui bien sûr sera visible au dos de la montre.

L’avis de la rédaction

Oris a pour ambition « de créer le mouvement mécanique des citoyens du monde d’aujourd’hui »…Tout porte à croire que le pari est réussi avec ce nouveau Calibre 400 qui a littéralement séduit les journalistes présents à la présentation presse organisée le 15 octobre à Paris en écho au lancement mondial.

Il est toujours rassurant d’échanger avec les confrères et de voir que les avis sont concordants. Les 10 ans de garantie en tête, les nouvelles spécificités de ce calibre vont très certainement sortir les autres marques de leur zone de confort. A titre d’exemple, le calibre Baumatic qui avait déjà fait bouger les lignes, voit ses performances aujourd’hui clairement dépassées !

Rendez-vous est pris dans deux semaines pour enfin découvrir quelle montre Oris va embarquer le calibre 400. En attendant, essayez de deviner, ou même de parier entre amateurs, de quelle collection sera issu ce modèle en consultant nos fiches détaillées de la rubrique montres Oris.

Pour les insatiables de détails techniques, les stakhanovistes des rouages, voici toutes les caractéristiques de ce nouveau Calibre Oris 400 :

Fonctions : 
Heures, minutes, secondes, date, 
Correcteur de date, système de réglage fin et stop-seconde
Précision de -3/+5 secondes par jour (selon la marge de tolérance du COSC) Propriétés antimagnétiques exceptionnelles 
Remontage automatique
Nombre de composants : 135
Plus de 30 composants non-ferreux et antimagnétiques 
Le mouvement et tous ses composants sont 100% Swiss Made
Diamètre : 30,00 mm
Epaisseur : 4,75mm
Fréquence : 4 Hz, 28 800 alternances/heure
Réserve de marche : 120 heures, soit 5 jours
La garantie étendue à 10 ans pour toute personne enregistrée sur MyOris (garantie européenne de 2 ans + 8 ans si inscription sur MyOris) s’applique à la montre et au mouvement
Intervalle d’entretien recommandé de 10 ans

Les barillets jumeaux
CINQ JOURS DE RÉSERVE
En concevant le Calibre 400, les ingénieurs d’Oris ont admis qu’aujourd’hui, on ne porte plus la même montre tous les jours. Une montre mécanique standard inutilisée pendant un jour ou deux, s’arrête dès que sa réserve de marche est atteinte. Celle du Calibre 400 dure cinq jours, votre montre continue donc à fonctionner, même après un long week-end. Cela est possible grâce aux barillets jumeaux, qui abritent chacun un ressort moteur allongé pouvant stocker deux jours et demi d’énergie.

Une fiabilité à toute épreuve
GARANTIE ET INTERVALLE D’ENTRETIEN RECOMMANDÉ DE 10 ANS
La confiance d’Oris dans les technologies de pointe intégrées au Calibre 400 est telle que nous offrons une garantie de 10 ans sur toutes les montres Oris équipées de ce nouveau mouvement qui sont enregistrées sur MyOris. En outre, Oris recommande un intervalle d’entretien de 10 ans pour ses montres de Calibre 400. Cela signifie que, sauf détérioration accidentelle ou contrôles d’étanchéité, votre montre peut se passer d’entretien jusqu’en 2030. C’est la nouvelle norme.

Innovant jusqu’en son cœur
UN SYSTÈME DE ROTOR PLUS STABLE
Avec le Calibre 400, l’un des buts fondamentaux d’Oris était d’éliminer les problèmes en amont. Nos ingénieurs ont identifié que le système de roulement à billes qui permet au rotor de tourner librement cause souvent les pannes des mouvements mécaniques automatiques. Il s’agit d’un de leurs éléments essentiels : en tournant, le rotor génère de l’énergie qui est stockée dans le ressort moteur au sein du barillet. Nous avons donc remplacé le roulement à billes par un système à glissière à faible frottement dans lequel un goujon métallique traverse une gaine lubrifiée. Ce système, beaucoup moins complexe et très efficace, réduit les effets de l’usure, prévenant ainsi les pannes. Le Calibre 400 utilise 85 % de l’énergie transférée à partir du ressort moteur, contre une norme d’environ 70 %. 

Des propriétés antimagnétiques exceptionnelles
UNE FORTE RÉSISTANCE AUX CHAMPS MAGNÉTIQUES
La plupart des mouvements suisses se magnétisent sous l’effet des forces qui jalonnent notre vie quotidienne. Ils perdent alors en précision et menacent même de s’arrêter. Afin de lui conférer des propriétés exceptionnelles, Oris a conçu le Calibre 400 avec plus de 30 composants non ferreux et antimagnétiques, dont une roue d’échappement et une ancre en silicium. Lors d’essais réalisés par le Laboratoire Dubois, le Calibre 400 a dévié de moins de 10 s par jour après une exposition à 2 250 gauss. La norme ISO 764 exige une précision à moins de 30 s d’écart par jour après une exposition à 200 gauss pour qu’une montre soit qualifiée d’amagnétique. Le Calibre 400 a enregistré un tiers de cet écart après avoir été exposé à une force 11 fois supérieure. C’est donc un mouvement hautement antimagnétique.

Toutes ces infos sont aussi sur la page d’Oris consacrée au Calibre Oris 400

www.oris.ch