Millésime COMO à Puligny-Montrachet
Petit village, grande appellation et superbe hôtel. Ainsi brillent les étoiles dans ce fief de la Bourgogne viticole, un terroir où les traditions tiennent bon, où l’étiquette porte loin le prestige des savoirs, où se magnifie l’art de recevoir.
Début juillet, Puligny-Montrachet a fait la fête comme jamais. Le village de 353 âmes était la star des commémorations du dixième anniversaire de l’inscription par l’UNESCO des Climats de Bourgogne au Patrimoine mondial. Pour mémoire, un Climat désigne une parcelle de vigne, souvent miniature, plantée sur un terrain singulier, cultivée, on devrait dire bichonnée pour ne produire qu’un seul vin qui en prend le nom.

Une douzaine de propriétaires
L’origine de ce trésor remonte à mille ans et plus. Rendant hommage au ciel, ses lumières autant que sa météo tourmentée, les moines cisterciens décidèrent que le vin de messe méritait mieux, beaucoup mieux, qu’une banale piquette. Gagné. Ainsi naquit le Puligny-Montrachet, 8 hectares bénis chaque matin par une douzaine de propriétaires, chacun son Climat dessiné sur les pentes du mont Rachet, le mamelon rondouillard qu’ont enchanté une vingtaine de comédiens le temps d’une célébration du génie bourguignon et de sa belle âme.

Cinq étoiles au fronton
Posé au cœur du village et au premier rang des festivités, l’hôtel COMO fut du même coup baptisé. Cinq étoiles au fronton méritent bien qu’on en pousse la porte. Le chef Romain Versino a fait danser son piano pour livrer ses recettes fétiches, ah, ces cromesquis d’escargot, vive la Bourgogne ! Suivis par le plat signature, pigeon et foie gras en croute de céréales… Ici, la table a de la tenue. Le sommelier, l’expert André Berthier, a dépoussiéré quelques flacons oubliés tout en astiquant sa machine à servir le vin de Bourgogne au verre, huit blancs, autant de rouges à prix sage, les jardiniers ont taillé les rosiers ainsi que la haie qui protège la piscine et COMO Le Montrachet s’est montré digne de son intégration dans le paysage bourguignon.

Discret, mais so chic
Normal. Les conceptrices de l’hôtel n’ont qu’un mantra « A Puligny-Montrachet, vis comme un Pulignieusien ». Christina Ong et sa fille Melissa, singapouriennes dont les initiales composent le nom de leur groupe (18 adresses dans le monde, de Bali à Londres en passant par la Toscane et le Bhoutan) ont pointé du doigt ce bourg à l’épatante discrétion, situé à une heure de route de Dijon comme de Mâcon. Discret, mais so chic avec ses maisons de maître planquées derrière de hautes murailles de pierres blanches. Prière de frapper avant d’entrer, éviter la curiosité.

Restaurant de haute-volée
COMO a déniché trois bâtisses de village à l’épatant classicisme du XIXème siècle. Elles bordent la place du Pasquier-de-la-Fontaine dont le fleurissement célèbre les Climats voisins. Après quelques millions d’euros d’aménagements, l’hôtel propose 28 chambres et suites, un restaurant de haute volée (bravo pour l’espacement des tables qui permet une conversation normale à l’abri des indiscrets), un bar de belle convivialité, une piscine de 25 mètres, un jardin, bientôt une salle de sport ainsi qu’un Spa.

Douillette et intimiste
À l’intérieur, l’hôtel déploie les charmes d’une maison de famille qui aurait traversé les temps en offrant à chaque nouveau berceau la grâce des générations précédentes. Ambiance douillette, intimiste et classe. Illustration dans les chambres où gris clair, bleu tendre et vert d’eau se marient élégamment.

La toile de Jouy habille murs, tentures et fauteuils, en phase avec la tenue bourgeoise dont se pare la communauté viticole de Puligny-Montrachet. Mobilier aussi sobre que fonctionnel et confort aux normes du jour (écran plat, machine à café, room service) complètent l’agrément du COMO.

40 000 bouteilles par an
Prière quand même de tendre l’oreille. Le clocher du village sonne encore l’heure. Depuis 1779, Notre-Dame de l’Assomption veille sur son bouquet de maisons aux larges pierres blanches de Bourgogne dont les hauts murs butent sur la vigne, son trésor (40 000 bouteilles par an vendues à partir de 40 euros, voire plus, beaucoup plus…).

Place aux vendanges
Finie la commémoration des Climats, place maintenant aux vendanges qui, à la mi-septembre, dévoileront leurs exigences millimétrées, du sécateur au fût de chêne. Alors, Puligny-Montrachet renouvellera son alchimie d’automne, celle qui transfigure la grappe en or liquide, celle qui raconte les savoirs inspirés, celle qui honore la belle vie.

Y aller
Séjourner. Hôtel COMO Le Montrachet, à partir de 350 euros la nuit en chambre double, et de 1 100 euros en suite, petits déjeuners compris. Au restaurant, carte et menus à partir de 45 euros (déjeuner) et 90 euros (dîner en cinq services). Menus végétariens servis aux deux repas.
10, Place du Pasquier 21190 Puligny-Montrachet.
Tél. : 03 80 21 30 06 – www.comohotels.com
Déguster. Domaine Prosper Maufoux, château de Saint-Aubin, à 5 km de Puligny-Montrachet. Dégustations entre 37 euros et 98 euros par personne selon les formules. Vente de vins sur place.
Tél. : 03 80 20 68 71 – www.prosper-maufoux.com
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