Atlantis The Royal, une folie à Dubaï
A Dubaï, la démesure a du sens. En attendant la mise en chantier du projet Trump à un milliard de dollars (hôtel, appartements, centre de loisirs…), The Royal mène la danse. Architecture décoiffante, 795 chambres et suites, 90 piscines, 17 restaurants et un 22ᵉ étage de plein air où se libèrent les plus folles tendances du jour. Tarifs conçus pour ceux qui ne comptent plus.
Un coup d’œil sur le parking de l’hôtel en donne le ton. Bentley, cabriolet évidemment, Rolls en robe de camouflage, Lamborghini vert tendre, Urus jaune citron, Ferrari dernier-cri tapie à côté d’un Cybertruck Tesla noir mat, un monstre. Les Porsche 4×4, Maserati familiales ou autres Range Rover à vitres teintées passent pour menu fretin.

Plusieurs grandes toques
Ce salon du grand luxe automobile arrive jusqu’ici conduit par des Dubaïotes, jamais en retard d’une envie de participer au festin des délires venus d’ailleurs, ou bien par les si fameux influenceurs, séduits par les facilités bancaires et fiscales de l’émirat, au point de s’y installer.

Les uns comme les autres viennent venant festoyer en cette enclave abritée du regard des moralisateurs. Contact. Rendez-vous à l’Atlantis The Royal, pour un déjeuner, exquis (plusieurs grandes toques tiennent les pianos), une journée en roue libre, un dîner de gala, une séance shopping, un soin Spa qui s’éternise, une vidéo vite mise en ligne, les fans vont adorer et lever le pouce. Bingo.
24 millions de dollars

L’établissement a été inauguré il y a un an. Une folle nuit avec concert de Beyoncé (la rumeur parle d’un cachet de 24 millions de dollars, oui, 24 millions…), feux d’artifices, champagne pour toute coupe tendue, montagnes de petits-fours et ambiance de folie signée du groupe Atlantis (propriétaire de l’hôtel rose au look d’arche monumentale) auquel appartient le nouveau-né. Son style atypique, un empilement de parallélépipèdes de verre cerclé de béton (43 étages, 500 mètres de long et 185 mètres de hauteur), justifiait l’exception.

Louis Vuitton, parrain de la maison
Atlantis The Royal trône au faîte du fameux palmier artificiel, un tronc avec seize palmes, gagné à coup de béton sur le golfe Persique. Toutes les belles fortunes de la région y possèdent leur palais à l’abri des regards. Le lobby de l’hôtel affiche le style de la maison. Chic, cher et classe. Placé sous le signe de l’eau qui tombe derrière les murs vitrés, et du feu, les flammes jaillissent au milieu des cascades, il bluffe déjà.

Au centre du hall géant trône Splash, sculpture monumentale (11,50 mètres de hauteur) qui figure une averse de métal poli, dont les gouttes s’écrasent sur le sol de marbre. Suivre alors les lumières qui conduisent le long d’une allée aux merveilles, des boutiques de luxe dont celle de Louis Vuitton, parrain de la maison dont il valide le chic avec plusieurs statues monumentales servant d’écrin à sa maroquinerie.

Les infinis du Golfe
Les 795 chambres et suites jouent sur le même tempo. Choisir entre la terrasse avec vue grand large sur les infinis du Golfe ou bien regard jeté par-dessus les ramures du palmier pour voler jusque sur l’un des skylines de l’Emirat. Dans les deux cas, waouh. En prime, des secondes, on domine la plage de l’hôtel (2 kilomètres) et le bassin à jets d’eau qui chaque heure donne la sérénade. Elle est splendide.

Les dames adorent
Cette loge suspendue au-dessus de l’ordinaire boucle une habitation de rêve : moquette aux couleurs du ciel, literie XXL, salle de bains de marbre blanc avec douche pluie et baignoire, les dames adorent. Pour aller au bout de la frime, peigne, rasoir, brosse à dents sont couleur or ! Trop bien, aucun résident n’oublie de les glisser dans sa valise avant de partir. La direction ferme les yeux, c’est prévu pour.

Gonflette tatouée
Le plus étonnant reste la manière dont se croisent ici les extrêmes. Blogueuses de tous pays, pieds nus, robe filet sur string fluo, et dames en abaya noire, Lady Dior et J12 Chanel au poignet. Jeunes-gens mal rasés, marcel sur gonflette tatouée trainant leurs crocs d’un côté, princes des sables tout de blanc vêtus, barbe taillée au millimètre, solaires Cartier monture or, clef de Continental Mulliner à la main, de l’autre. Mixité revendiquée, frisson partagé, rendez-vous adoré.

Voir autant qu’être vu
Pour en attester, direction le 22ᵉ étage de l’hôtel, Cloud 22, la plateforme de plein air réservée aux grands garçons et aux jolies jeunes femmes. Ce magnifique terrain de paresse est doté d’un restaurant sans façon et de deux piscines où barboter avec vue grandiose sur la ville. Ici, pas plus qu’ailleurs, on ne s’intéresse au tarif de la salade caprese, de la casita ou de la bouteille de champagne.

On y vient pour voir autant qu’être vu en jouant la parfaite insouciance. Mais smartphone collé à la main obligatoire comme le sourire éclatant immédiatement selfié en mode bonheur. Qui doute avoir ici le monde à ses pieds ? Aucun des heureux du « 22 » comme ils disent, ne s’inquiète de savoir s’il n’a pas la grandiose beauté des paradis éphémères. C’est sans doute une excellente nouvelle.

Pratique
Y aller. Vols directs entre Paris et Dubaï (6h30) assurés par Air France (www.airfrance.fr) ou Emirates (www.emirates.com). Environ 800 euros AR aux dates les moins courues. Multiplier par quatre en classe Affaires.
Bon à savoir. Pas de visa exigé des Français. Quand il est midi en France, il est 14 heures à Dubaï.
Séjourner à l’Atlantis The Royal. Compter environ 800 euros la chambre double, petits déjeuners inclus. www.atlantis.com/fr/atlantis-the-royal
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