Rencontre avec les artisans d’art de la Fabrique du Temps Louis Vuitton
Émailleurs, graveurs, bijoutiers, guillocheurs, peintres en miniatures… À Meyrin, en Suisse, les maîtres artisans de la Fabrique des Arts Louis Vuitton dévoilent leur savoir-faire exceptionnel à Frank Sans C dans une émission à couper le souffle. Enrichie par les explications de Michel Navas, le maître horloger cofondateur de la Fabrique du Temps, cette immersion exclusive nous ouvre les portes d’un monde où la tradition et l’innovation tutoient l’excellence. Véritable temple des métiers d’art, la Fabrique du Temps Louis Vuitton, c’est le mariage du geste ancestral et de la création d’exception. Un mariage au service d’une haute horlogerie résolument contemporaine.
La Fabrique des Arts au cœur de la Fabrique du Temps Louis Vuitton

Orchestrée de main de maître par les deux célèbres horlogers Michel Navas et Enrico Barbasini, la Fabrique du Temps Louis Vuitton abrite en son cœur l’ensemble des métiers nécessaires à la réalisation de ses garde-temps emblématiques.

À l’image des différents rouages qui composent un mouvement et assurent son bon fonctionnement, cette manufacture intègre, depuis 2023, des ateliers spécialisés, de la production de chaque composant, en passant par l’assemblage et l’ornementation. Ainsi la Fabrique des Boîtiers, la Fabrique des Mouvements et la Fabrique des Arts fonctionnent de concert pour concevoir des merveilles horlogères, illustrations du savoir-faire remarquable de la maison Louis Vuitton, qui conjugue transmission artisanale et utilisation des technologies d’avant-garde.

Intéressons-nous ici à la Fabrique des Arts qui réunit cinq secteurs d’exception – guillochage, émaillage, gravure, bijouterie et peinture miniature – et rassemble à elle seule « la crème de la crème » des artisans, véritables maîtres dans leur domaine.
L’émaillage ou l’art de la seconde près
« Paillonné » « champlevé », « cloisonné », plique-à-jour », « grisaille », ces mots à la douce consonance désignent les différentes techniques d’émaillage réalisées par les quatre émailleurs travaillant au sein de la manufacture. Tel Nicolas, qui explique toutes les étapes de ce procédé si complexe à maîtriser. Lui qui exerce ce métier depuis une quinzaine d’années est toujours en train d’apprendre les subtilités de cette profession passionnante.

Après avoir préalablement mélangé les cristaux d’émail avec de l’eau déminéralisée pour obtenir une poudre lisse et homogène, il procède au concassage de ces cristaux à l’aide d’un pilon. Afin d’obtenir des grains parfaitement réguliers, il se laisse guider par le rythme d’un métronome qui cadence son geste tel un chef d’orchestre.

L’artisan insiste également sur le fait qu’il est préférable de changer de main pour éviter qu’elle se fatigue et de tourner dans les deux sens pour de négliger aucun grain. La régularité du broyage constitue une étape fondamentale : « C’est la rigueur qui fait la régularité des grains, le temps est calculé à la seconde près », insiste Nicolas. Une seconde qui peut s’avérer aussi cruciale lors de l’étape de la cuisson.

Selon la taille du grain et l’épaisseur de la couche, plusieurs passages sont nécessaires allant de vingt à quarante, parfois plus. Plus on avance dans la cuisson de la pièce, plus il est primordial d’avoir une température ajustée au degré près. Ici tout est encore une question de secondes, car l’émail doit fondre sans se dissoudre dans la matière. Une véritable alchimie en somme, « un feeling où il ne faut pas remettre en question les fondamentaux de la technique », précise Nicolas.
Tambour Fiery Heart Automata Louis Vuitton : de verre et de feu


Équipée du premier mouvement automate à remontage automatique maison, la Tambour Fiery Heart Automata est un condensé du savoir-faire horloger,
La montre Tambour Fiery Heart Automata intègre le savoir-faire ancestral de l’émail grand feu. Cette technique consiste à appliquer une poudre de silice mélangée à des oxydes métalliques, puis à la cuire à très haute température (entre 700° et 1 200°C), donnant une matière vitrifiée aux couleurs intenses et durables. Le cadran combine deux méthodes : l’émail champlevé, où l’émail est inséré dans des cavités creusées dans le métal, et l’émail cloisonné, qui utilise de très fins fils d’or pour délimiter des motifs ensuite remplis d’émail. Ce mélange de techniques raffinées confère à la pièce un caractère artistique et très réaliste. Prix sur demande.

Louis Vuitton Voyager Flying Tourbillon Poinçon de Genève Plique-à-jour : une autre escale dans l’art de l’émaillage
Prochaine escale dans l’exploration de l’émaillage avec la technique du plique-à-jour sur cette Vitager Flying Tourbillon Ponçoin de Genève Plique-à-jour.

L’émailleur a utilisé la technique traditionnelle par capillarité, appliquant la couleur au pinceau dans des alvéoles ouvertes avec légèreté et précision. Cette méthode permet un émaillage uniforme, sans bulles d’air. Sur cette pièce, elle révèle des effets de transparence uniques. Le cadran en or blanc, orné du V entrelacé de Vuitton, met en valeur un émail plique-à-jour ultra-lumineux. Le dégradé central à 12h, composé de trois bleus — outremer, azur, gris bleuté — accentue la richesse visuelle du cadran, tel un vitrail miniature. Prix sur demande.

La gravure ou l’art de la dextérité
Direction l’établi de Noé, maître graveur à la Fabrique des Arts qui s’adonne à la réalisation de la gravure du dragon présent sur le cadran de la montre Escale Cabinet of Wonders Dragon’s Cloud, issue du triptyque créé en hommage à Gaston-Louis Vuitton. Prix sur demande.



Au préalable, l’artisan vient fabriquer un outil spécifique selon les besoins de la gravure, car tout dépend du type d’ornement à réaliser. Il est essentiel également de prendre en compte l’angle selon lequel l’instrument est aiguisé.

les détails des reliefs
En effet, c’est un détail qui n’en est pas un finalement, c’est un facteur essentiel à l’exécution du travail en cours. La pression, qui est contrôlée, est aussi à prendre en compte en fonction de la profondeur à atteindre. Ici, le dragon est façonné en or, car il s’agit du matériau le plus ductile, donc « gravable » selon « les délires des artistes ». Prix sur demande.

Consulter les fiches techniques de la Louis Vuitton Escale – Cabinet of Wonders – Dragon’s Cloud , la Louis Vuitton Escale – Cabinet of Wonders – Koï’s Garden et la Louis Vuitton Escale – Cabinet of Wonders – Snake’s Jungle.
La bijouterie ou l’art d’illusionner
Le maître-bijoutier est l’un des maillons indispensables dans cette chaîne artistique et technique. Lise est en charge de polir les petites perles en nacre qui seront apposées sur le cadran de la montre Escale Cabinet of Wonders Koï’s Garden. Elles représenteront les galets dans le bassin des carpes.

d’une rivière cristalline.
Les nacres sont récupérées de l’usinage numérique pour être ensuite terminées par la bijoutière, qui va les satiner et les polir. Pour commencer, elle va venir les coller sur un petit bâton de buis. Ensuite, avec des gommes, elle va délicatement enlever les traces d’usinage, puis polir avec de la pâte à polir et frotter pour leur donner toute leur brillance. Une fois ce travail effectué, elles sont retournées à l’envers, où une couche de peinture blanche est posée afin de faire ressortir leur couleur.

Notons que la finesse de la nacre est telle qu’il est possible de mettre à l’arrière n’importe quelle nuance de peinture, ainsi que des motifs différents, dans le but de créer un relief, telle l’illusion – sur cette montre – de la présence d’eau au fond du cadran. L’étape suivante sera de les assembler sur le cadran.

Toujours à la bijouterie, mais direction l’établi de Damien cette fois-ci, dont la tâche est de remettre le métal autour de l’émail et de le polir. En effet, en sortant du four, il y a un phénomène, appelé « calamine », qui se dépose sur la matière.

Avec un micro-outil de polissage et une gomme légèrement abrasive, l’or qui entoure l’émail est repris pour lui redonner toute sa brillance.
Le guillochage ou l’art de la régularité
Chez Louis Vuitton, il est primordial de disposer d’un atelier de guillochage à la hauteur des exigences et des espérances esthétiques imposées par la Fabrique du Temps. Il existe dans l’atelier cinq machines à guillocher, orchestrées d’une main de maître par Koray, responsable de la Fabrique des Cadrans et de la Fabrique des Arts.

Pour la petite anecdote, il a été mandaté pour retrouver les tours à guillocher de 1850 et a été chargé de leur restauration. Ce tour à guillocher a été entièrement guilloché par la Fabrique du Temps.

On y retrouve toutes les fonctionnalités d’un tour à guillocher, à savoir de nombreuses rosettes, autrement dit un ensemble de cames qui vont fournir les décors aux différents guillochages (grains d’orge, grains de riz, filets sautés, vagues, etc).



Notons également que les cinq machines ont leurs spécificités : tours circulaires ; tours linéaires comme les « lignés » ou les « Clous de Paris » ; la machine à tapisser ou à graver. La présence d’autant d’appareils se justifie par l’importance accordée à la décoration des calibres et à la finition des cadrans, qui est au centre de toutes préoccupations, au même titre que les autres composants de la montre.

La peinture miniature ou l’art du « coloriage » de haute voltige

Les techniques de la peinture miniature s’illustrent avec la montre Escale Worldtime. Elle perpétue la grande tradition du voyage chère à Louis Vuitton. Par son cadran d’art, la pièce évoque les célèbres malles de la Maison, personnalisées par des bandes de couleurs, des initiales, des blasons et d’autres pictogrammes géométriques que les voyageurs apposaient, à l’époque, pour différencier leurs bagages.

Il ne faut pas moins de 40 heures pour réaliser un cadran, et 38 couleurs sont appliquées, une à une, au pinceau – qui n’a que quelques poils d’une extrême finesse – par touches successives. Pour chaque couleur, l’ensemble est passé au séchage à 100 ° C pendant une heure. Il est précisé que plusieurs teintes peuvent être cuites en même temps, mais si elles venaient à déborder, il faudrait tout recommencer.


Consulter nos fiches techniques des montres Louis Vuitton.
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