Éclat minéral

Louis Vuitton fait Escale au pays des pierres ornementales

La maison de luxe pousse une fois encore les frontières du savoir-faire horloger avec deux nouvelles créations Escale façonnées autour de matériaux délicats : la turquoise et la malachite. Ces pierres ornementales, choisies pour leur intensité chromatique et leur caractère minéral unique, donnent naissance à deux montres éditées en série limitée à 30 pièces chacune, où les composants en pierre révèlent une maîtrise technique rarement atteinte dans l’horlogerie. Focus.

Par Chloé Redler
Louis Vuitton dévoile deux nouvelles montres Escale en édition limitée qui intègrent la malachite et la turquoise.

La pierre comme matière première

Véritable prouesse quasi architecturale, le boîtier de 40 mm de diamètre, intègre un anneau taillé d’un seul bloc dans la même pierre que le cadran, assurant une cohérence visuelle totale avec l’ensemble. Autour de ce cœur minéral, les cornes, la lunette, le fond et la couronne en platine jouent avec les contrastes et mettent en lumière l’éclat naturel de la turquoise et les strates hypnotiques de la malachite. Déjà très prisées dans l’Antiquité, la turquoise se distingue par ses veines sombres semblables à des cours d’eau, et la malachite, par ses couches vertes caractéristiques.

Véritable prouesse artisanale, le boîtier de 40 mm de diamètre intègre un anneau en pierre dure taillé d’un seul bloc, dans le même minéral utilisé pour le cadran.

De plus, Matthieu Hegi, Directeur Artistique de La Fabrique du Temps Louis Vuitton, puise dans l’audace des « dress watches » des années 1960–1980 pour réinterpréter cette mouvance. Il souligne : « Chaque pierre est une œuvre autonome. Elle dicte sa propre esthétique. Notre rôle est de révéler sa beauté sans la contraindre. »

Les cornes, la lunette, le fond et la couronne sont en platine, un métal noble mettant en valeur l’éclat naturel de la turquoise et de la malachite.

Réécrire les règles : l’innovation technique au service du minéral

Avant d’obtenir les premières pièces, La Fabrique des Boîtiers, logée au cœur de la Fabrique du Temps Louis Vuitton, a dû repenser entièrement ses méthodes d’usinage. Tailler un anneau de pierre à tolérances micrométriques – tout en préservant la structure interne non homogène du minéral – relève d’un défi rarement rencontré en horlogerie. Chaque bloc brut est d’abord soumis à une analyse minutieuse. La turquoise doit présenter un bleu vibrant aux veines harmonieusement réparties. Tandis que la malachite exige des bandes fines, régulières et parfaitement horizontales pour s’aligner avec le design de la montre.

Pour la malachite, seuls les minéraux présentant des tons verts intenses sont acceptés, avec de fines bandes horizontales, indispensables pour s’harmoniser avec le design de la montre.

Après la découpe, commence alors un long processus de polissage manuel. Cette étape ne peut être automatisée : chaque inclusion, chaque variation interne impose à l’artisan une adaptation instantanée, presque intuitive. C’est ici que le minéral, jusque-là mat et discret, révèle sa profondeur unique. Intégrer à un anneau de pierre complet dans la silhouette déjà emblématique de l’Escale n’a rien d’un simple exercice esthétique. L’opération a exigé une « réingénierie » totale des proportions et de la géométrie interne du boîtier, afin d’accueillir un cadran désormais pensé comme un véritable volume. Une prouesse où se rencontrent précision technique et sens du design, mais aussi une connaissance approfondie des propriétés uniques de chaque pierre.

L’intégration d’un anneau de pierre complet dans le design établi de l’Escale a nécessité l’ingénierie de nouvelles proportions et géométries intérieures du boîtier.

Car si les cadrans en pierres ornementales existent dans l’horlogerie, chaque minéral possède une structure irrégulière qui rend son intégration délicate — et encore plus lorsqu’il s’agit de l’inscrire dans un boîtier tridimensionnel. Les artisans travaillant sur les nouvelles Escale en pierre ont dû apprivoiser ce paradoxe : transformer la fragilité naturelle de la matière en un impact visuel spectaculaire, au cœur même de l’architecture du cadran.

Pour être sélectionnée, une turquoise doit présenter une gamme de nuances de bleu bien définie, avec des veines sombres réparties de manière harmonieuse. 

Vient ensuite l’usinage du cadran et du boîtier pour permettre l’implantation des aiguilles des heures et des minutes en or blanc 18 carats, la trotteuse en titane avec traitement PVD, des cornes et de la couronne. Un défi de précision extrême, rendu plus ardu par la sensibilité des pierres.

Si les cadrans en pierres ornementales ne sont pas rares dans l’univers horloger chaque minéral porte en son sein une structure non homogène, rendant son intégration particulièrement complexe dans un boîtier en trois dimensions.

Une fois façonnés, les composants sont polis à la main, révélant une profondeur et une luminosité invisibles jusqu’alors, dissimulées derrière la finition mate des étapes précédentes. Ce travail ne peut être confié aux machines. Chaque pierre possède son propre relief intérieur, ses inclusions, ses irrégularités. L’artisan polisseur doit ajuster son geste en permanence, guidé par l’œil et la main, pour accompagner la matière et révéler sa beauté sans la trahir.

La pierre est poli à la main pour révéler leur véritable splendeur.

Le calibre comme un écho esthétique

Au dos, un fond saphir dévoile le calibre automatique LFT023, certifié chronomètre par l’Observatoire Chronométrique de Genève. Gravés de multiples V stylisés, son micro-rotor en or rose 22 carats assure 50 heures de réserve de marche. Les jeux de finitions – surfaces microbillées et chanfreins polis – prolongent le dialogue des textures qui caractérise l’ensemble de la montre. Un saphir couleur safran, discret clin d’œil aux codes de la Maison, signale l’utilisation du platine selon la tradition horlogère.

Le fond de boîte transparent dévoile le calibre automatique LFT023 certifié chronomètre suisse de haute précision par l’observatoire chronométrique de Genève.

Étanches jusqu’à 30 mètres, ces Escale Turquoise et Escale Malachite ne sont pas seulement des montres, ce sont des fragments de nature, façonnés par une maîtrise technique exceptionnelle et une audace créative indéniable. Dans un jeu de textures et de volumes, elles sont associées à un bracelet en cuir saffiano, finement grainé : la version Turquoise, un gris arroyo chaleureux répond au bleu intense de la pierre, le modèle Malachite, quant à lui, un vert forêt prolonge le vert luxuriant du cadran.

La montre Louis Vuitton Escale – Platine et Turquoise

65 500 euros – Édition limité à 30 exemplaires chacune

Consulter la fiche technique de la Louis Vuitton Escale Platine et Turquoise.

Consulter la fiche technique de la Louis Vuitton Escale Platine et Malachite.

Détails techniques :

Boîte :
Platine, lunette polie, cornes polies et satinées, carrure malachite ou turquoise
40 mm de diamètre
8,97 mm sans la glace saphir, 10,34 mm avec la glace saphir bombée
Fond ouvert serti d’un saphir safran (~0.04 ct), plaque en platine gravée « 1 of 30 »
Verre saphir avec traitement anti-reflet
Étanche à 30 mètres

Cadran :
Cadran en malachite ou en turquoise avec rehaut incliné satiné argenté
Aiguille des heures et des minutes en or blanc 18 carats, aiguille des secondes en titane avec traitement PVD
Index en or blanc 18 carats

Mouvement :

Calibre LFT023 : mouvement mécanique à remontage automatique
Fonctions : Heures, minutes, secondes
Micro-rotor en or rose 22 carats
147 composants
50 heures de réserve de marche
28 800 alternances par heure
32 rubis
Chronomètre certifié par l’Observatoire Chronométrique de Genève

Bracelet :
Bracelet en cuir de veau saffiano vert forêt, doublure en cuir de veau noir / gris arroyo, doublure en cuir de veau beige

Boucle :
Boucle ardillon en platine gravée LOUIS VUITTON

LE SITE DES MONTRES LOUIS VUITTON

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