PLACE TO BE

Bordeaux, voilà Burdigala !

Un hôtel de plus dans la capitale du vin ? Oui, mais bien plus encore. Visite d’un 5 étoiles pas comme les autres qui joue l’élégance et le partage avant la frime ou les paillettes.

Par Jean-Pierre Chanial
La façade du Burdigala.

Un signe ne trompe pas : six mois après que le Burdigala ait ouvert, il est quasi impossible de dîner sans réservation au Madame B, son restaurant. Un carton. Excellente nouvelle, savoure Emilie Depierrois, directrice de l’hôtel, qui prend cette récompense comme la juste reconnaissance d’une alchimie hôtelière réussie.

Burdigala, une nouvelle pépite

L’entrée de l’hôtel Burdigala.

L’affaire n’allait pas de soi. L’hôtel, installé dans le quartier Mériadeck au charme discutable, est entouré d’immeubles au bétonnage caractéristique des années soixante-dix. Il pâtit en outre de son relatif éloignement des sites emblématiques de Bordeaux, compter 20 minutes à pied pour rejoindre les quais de la Garonne, la cité du Vin, le miroir d’eau, la cathédrale Saint-André, l’Opéra, la rue Sainte-Catherine où les shopping-addict désespèrent leur garde du corps… Et puis, quel drôle de nom, Burdigala… C’est celui que les Romains donnaient à la future capitale mondiale du vin. Il n’empêche. Deux années de travaux et quelques millions d’euros plus tard, l’hôtel a conquis un rang que ses concurrents lui envient. La clairvoyance, l’astuce et une vraie vista ont porté haut cet établissement aux codes et aux manières du jour. Bordeaux tient sa nouvelle pépite.

L’atrium réunit le bar (au fond) et le salon de thé.

L’espace frappe fort

Première évidence, pour cause d’architecture close, cinq niveaux pour 83 chambres sans balcon ni terrasse, le charme du Burdigala se joue à l’intérieur. Gagné. Dès qu’on en pousse les portes, l’espace frappe fort.

Le style s’ajoute au confort.

Un vaste atrium englobe le mini-comptoir d’accueil, l’immense bar jouxtant un grand salon douillet, plusieurs alcôves où murmurer des secrets, une table toute en longueur pour coworking complice et un escalier tournant de toute beauté. Conquis au premier regard, d’autant qu’une palette de couleurs tendres, ambre, crème, tabac, anis, chocolat, invite à la douceur. C’est une excellente nouvelle.

Salle de bain de star….

Se sentir comme à la maison

Les chambres et suites (quelques duplex en prime !) jouent la même partition, celle de la quiétude : literie du meilleur confort, un hôtel est d’abord conçu pour le sommeil, décoration pimpante, luminaires design, objets et tableaux comme disposés par une maîtresse de maison soucieuse de son intérieur, prises pour une multitude de connexions et voilages opulents… Très impliquée, Émilie Depierrois parle de « se sentir ici comme chez soi ». Pas faux. Bravo !

Chambre du Burdigala.

Crème glacée gianduja

L’esprit Burdigala, c’en est un, cocktail d’élégance et de convivialité, complète sa démonstration au Madame B, sa table, devenue en un coup de fourchette l’endroit le plus convoité de Bordeaux. Le menu présente une succession de flashes intenses et singuliers.

Le chef Grégory Vingadassalon.

Le parti-pris de brièveté absolue fait recette avec quatre entrées seulement, autant de plats et de desserts. Le chef Grégory Vingadassalon exprime ainsi sa créativité dopée aux fulgurances dénichées sur le marché du jour. Le jeune homme a fait ses classes dans l’ombre de Ducasse et au Toiras (île de Ré), on comprend mieux.

Bienvenue au Madame B.

L’avocat-morue, le filet de truite aux salsifis ou la crème glacée gianduja avec pomme-céleri cartonnent, au point que la réservation s’impose pour la quarantaine de convives régalés chaque soir.

La salle du restaurant Madame B.

Des trouvailles

Enfin, comment ne pas applaudir quelques trouvailles qui régénèrent l’art hôtelier façon Burdigala ? Au rez-de-chaussée, deux salons protégés par des tentures deviennent havre de lecture (les bouquins sont à disposition) dans un fauteuil profond, abri pour confidences glissées au creux de l’oreille, prémices d’une love-affair ou négociation serrée avant signature d’un contrat en or, arène de jeu avec écran géant et joysticks prêts à l’emploi… C’est comme on veut. Les candidats sont nombreux.

La game room de l’hôtel Burdigala.

Cinéma privé

Reste à pousser la porte qui se trouve au fond de l’atrium. Elle pourrait révéler un bar caché né de la prohibition, ou bien un cabinet à haute valeur de curiosité, à moins que ce soit une planque pour VVIP amateurs de cognacs rares. Point. Ou presque. Cette porte ouvre sur une salle de cinéma confidentielle, dix-neuf fauteuils bleu-roi seulement. Les clients des suites du Burdigala peuvent venir voir leur programme télé ou leur DVD préféré sur écran géant. La classe.

La salle de cinéma.

Entre deux, Madame Depierrois y verrait bien des séances d’œnologie, on est au cœur du vignoble tout de même ! Des présentations de produits, des avant-premières de cinéma, des retransmissions de compétitions… Ambiance chic, raffinement du cadre, invitation au partage… Pour la prise de tête, prière d’aller voir ailleurs ! Cinq étoiles brillent sur Bordeaux, comme un nouvel éclat. Signé Burdigala.

LE SITE DE L’HÔTEL BURDIGALA

Hôtel Burdigala, 115, rue Georges Bonnac 33000-BordeauxTél. : 05 56 90 16 16

Chambre double à partir de 220 euros la nuit. Restaurant Madame B à partir de 25 euros.