L’art et la matière

Mashandy de Philippe Guilhem, des bagues de caractère

Le temps d’une rencontre, Philippe Guilhem, gemmologue, joaillier et sculpteur talentueux installé à Megève, plonge la rédaction de MyWatch dans l’univers symbolique et sensuel de sa propre et unique collection de bagues : « Mashandy ». Plus que des créations joaillières, ce sont de véritables objets d’art à la dimension artistique indéniable qu’il nous dévoile. Rencontre avec un artiste à part entière aussi étonnant et singulier que ses réalisations.

Par Kassandre Fradelin, Chloé Redler
Installé à Megève depuis 1998, Philippe Guilhem est le créateur de la collection Mashandy mêlant bronze, luxe et volupté.

Mashandy de Philippe Guilhem est « ’est un anagramme et un petit clin d’œil. C’est l’union de deux prénoms qui me sont chers : Masha, la fille de ma femme, et Andy, mon fils. Et chaque nom de bague comporte son Y, parce que le Y est une lettre très symbolique. C’est la réunification de deux axes qui en donnent un, de deux galaxies, de deux êtres ou de deux matériaux, que peuvent être le bronze et l’or. »

Le bronze au cœur de la collection Mashandy de Philippe Guilhem

Toutes les bagues sont signées de la main de Philippe Guilhem comme de véritables oeuvres d’art.

Si Philippe Guilhem manipule parfois l’argile pour façonner ses modèles de grande taille, il utilise principalement le bronze pour ses pièces finales. Une matière généralement considérée comme brute, grossière, peu adaptée à la délicatesse des pierres précieuses et des métaux raffinés comme l’or.

Mais chez lui, le bronze retrouve toute sa force et sa splendeur originelles. « J’ai voulu redonner ses lettres de noblesse à ce métal qui est le premier alliage que l’homme a découvert, alliage qui l’a fait vivre.». Dans un monde où, selon le joaillier, chacun se copie et se ressemble, il fait le pari audacieux d’adopter ce matériau rare pour faire des bijoux de véritables objets d’art. « J’avais envie d’arriver à créer quelque chose de nouveau, de différent. »

allié à l’or et aux pierres précieuses.

Chaque modèle de bagues de la collection Mashandy est limité à huit exemplaires, numéroté comme des pièces d’artistes.

Si le bronze est principalement usiné pour donner vie à la bague, celle-ci est également sertie d’or rose à l’intérieur (partie au contact de la peau) et surmontée d’une pierre précieuse.

Issues de productions éthiques, les pierres sont toutes accompagnées d’un certificat et rapportées spécialement par Philippe Guilhem de Birmanie, du Sri Lanka ou de Madagascar. « Dans ce genre d’extraction minière, en Asie, aucun enfant ne travaille sur les mines », précise Guilhem. Au rang des plus beaux spécimens, nous trouvons un superbe saphir jaune qui vient sublimer le bijou.

Un sublime saphir jaune trône fièrement sur la bague Velya.

Ce mariage du bronze, de l’or rose et des pierres précieuses magnifie chacune des composantes et confère un aspect à la fois brut et voluptueux. Ces bagues, dont chaque modèle est limité à huit exemplaires, sont numérotées comme des pièces d’artistes et signées par le sculpteur.

Mashandy de Philippe Guilhem, une collection atypique dans le monde de la joaillerie,…

« J’ai tenu à ce que le premier contact avec la matière soit le premier outil qu’on nous a donné, c’est-à-dire les doigts, les mains ». Philippe Guilhem.

À rebours des techniques enseignées à l’École du Louvre, Philippe Guilhem amorce directement son travail en façonnant avec ses mains. D’abord en grand, très grand format. C’est pour lui une façon de capter l’essence des formes et des courbes qu’il souhaite insuffler à ses créations.

Philippe Guilhem aime à passer du monumental à l’infiniment petit. Une manière pour lui de capter l’essence des formes et des courbes.

Après le monumental, place à l’infiniment petit. Toujours avec ses mains, il modèle une pâte de sculpteur autour de la pierre précieuse. Une fois devenue dure, place aux outils.

Avant d’être façonnée dans la matière brute, la bague est modelée dans une pâte de sculpteur où la pierre précieuse choisie trouve délicatement sa place.

inspirée et inspirante.

« Mes parents étaient antiquaires. J’ai toujours grandi dans un milieu très artistique et j’ai eu la chance de faire beaucoup de musées ».

La collection Mashandy est un pont entre le monde de la joaillerie et celui de l’art à l’état pur.

Philippe Guilhem ne se contente pas de réaliser de superbes bijoux. Il crée un pont entre le monde de la joaillerie et celui de l’art. Sous toutes ses formes, ce dernier est pour lui une formidable source d’inspiration : arts premiers, arts africains et ou Art déco.

L’imagination prodigieuse et l’intensité magique de l’art africain sont une grande source d’inspiration pour Philippe Guilhem.

Mashandy de Philippe Guilhem,  influencée par Gustave Miklos…

Il exprime une véritable passion pour ce peintre. De formation d’origine hongroise, il est surtout connu pour ses sculptures aux formes singulières et son usage du cuivre, du bois et du bronze. Inclassable, il est apparenté au mouvement cubiste puis à l’Art déco, et souvent considéré comme un précurseur du design.

et par l’architecte Zaha Hadid

Philippe Guilhem ne limite pas ses horizons. Il puise également son inspiration dans l’architecture grandiose et révolutionnaire de Zaha Hadid. Irako-britannique, elle est connue (et reconnue !) pour ses créations qui mêlent lignes droites et courbes. Cette harmonie offre une impression de densité et de légèreté mêlées. Au rang de ses nombreuses réalisations, il nous faut forcément évoquer le Nanjing International Youth Cultural Center, situé à Nankin et sa base à l’architecture futuriste. Ou bien la Tour Generali de Milan, dite « Torre Hadid », dont l’incurvation rompt avec la raideur habituelle des gratte-ciels.

Des commandes particulières du monde entier

En dehors de sa collection Mashandy, il s’associe également avec des artistes pour créer des œuvres profondément originales et d’une grande modernité.

Pour la maison Guilhem, l’artiste Philippe Pasqua, autodidacte célèbre pour ses vanités créé la bague « Vanité et Morphos ». Plus qu’un bijou, c’est une véritable sculpture miniature.

C’est ainsi que voit le jour la bague sculpture « Vanité et Morphos » en collaboration avec Philippe Pasqua. Et celle de Nathalie Decoster, « Kiss ».

À l’image des sculptures monumentales de l’artiste Nathalie Decoster, la bague « Kiss » représente, dans l’infiniment petit, deux personnages qui s’embrassent – Collaboration avec Philippe Guilhem.

Au-delà de l’aspect purement artistique, le joaillier réfléchit et imagine en fonction de la personne qui va porter la bague. Les bijoux, vendus uniquement dans la boutique à Megève, passent directement de la main du créateur à celle du client. « Des clients très prestigieux. Des gens qui comprennent « l’ART ». Qui savent ce que ces trois lettres veulent dire ».

Philippe Guilhem à l’habitude de nous surprendre, à l’image de son exposition Maison Close à Megève.

Présentation de « Maison Close », une exposition de la joaillerie Guilhem – Vidéo : chaîne Youtube Philippe Guilhem.

Découvrez tout l’univers de Philippe Guilhem – www.guilhem-joaillier.com

Boutique Guilhem Joaillier à Megève – 115, rue Charles Feige