BELLES MÉCANIQUES

Une hyper watch pour une hypercar

La collaboration entre Richard Mille et McLaren n’a fait que croître et embellir depuis ses débuts en 2016. Présentée le lendemain du lancement de l’hyperbolique W1, la RM 65-01 Automatic Split-Seconds Chronograph McLaren W1 est la 4e montre née de ce partenariat. Un amour au long cours.

Par Carole Lars-Huyvenaar

Woking (87 000 habitants) a certainement bien des mérites mais force est de reconnaître que – pour ce qui nous concerne – la qualité principale de cette ville du Surrey, au sud-ouest de Londres, est d’abriter le siège social de McLaren et toute sa production, depuis la recherche et le développement des supercars et des monoplaces de l’écurie de F1 jusqu’à leur production.

2 500 à 3 500 voitures sortent chaque année de ce qu’il ne convient pas précisément d’appeler une chaîne de production, puisqu’il faut environ 16 jours de travail pour les assembler, entièrement à la main, au sein même de l’époustouflant McLaren Technology Center, un bâtiment high-tech ouvert sur la nature, œuvre du célèbre architecte britannique Norman Foster. Mais si nous avons fait le déplacement, ce n’est pas uniquement pour admirer les voitures exceptionnelles exposées dans le vaste hall du bâtiment ou pour tenter de percer les secrets de l’équipe McLaren Racing.

Suite à l’annonce la veille du lancement de la W1, une supercar qui défraie à nouveau la chronique, nous sommes là pour assister à la révélation de la montre qui va avec. Une Richard Mille, bien évidemment, puisque les deux marques ont décidé de collaborer en 2016. Fruits de ce rapprochement, trois montres avaient déjà été présentées, toutes issues d’un partenariat entre les deux équipes de développement. Ce quatrième opus ne déroge pas à la règle.

La saga 1 continue

Avec pas moins de douze premières mondiales technologiques, un nouveau moteur hybride et toujours plus de légèreté (1399 kg), la W1 affiche des performances à couper le souffle : 0 à 200 km/h en 5,7 secondes, 0 à 300 km/h en 12,7 secondes… fort heureusement la bête est bridée électroniquement à la vitesse maximale de 350 km/h. Inspirée de l’expertise du constructeur en F1, elle fait suite à la F1 et à la P1. Elle sera produite à 399 exemplaires (tous vendus dès le lendemain de son dévoilement), pour 2 millions de livres sterling (hors personnalisation et nous explique-t-on chez McLaren, « elles sont infinies »).

Cette logique manufacturière, l’exclusivité de la production de ces voitures sonne juste avec l’histoire de la marque fondée par Richard Mille en 2001. Passionné d’automobile, l’horloger affichait son ambition pour des montres qui seraient de vraies « racing machines on the wrist ». Des montres à la technologie pointue, ultra-légères, résistantes à tout ou presque. Des montres jamais vues et exceptionnelles. Le travail sur les matériaux, le design et les mouvements a généré des innovations à la hauteur de cette ambition et de l’audace du fondateur. Beaucoup de choses rapprochent les deux marques : pas de limites dans la recherche de l’exception, un travail permanent sur les matériaux (le carbone les rapproche) et la performance, une production artisanale en petites quantités…

« Notre liberté de création est totale. Nous ne nous fixons aucune limite » explique Cécile Guenat, directrice de la création et du développement chez Richard Mille, à la tête d’une équipe de 25 personnes. « C’est dans cet esprit que s’inscrit notre partenariat avec McLaren. » En juin 2022, elle est venue ici, à Woking, découvrir la maquette en argile à échelle 1 de la future W1, en compagnie de Salvador Arbona, directeur technique mouvement de la maison et Julien Boillat, directeur technique habillage. « Nous avons été touchés, elle rassemblait tous les fondamentaux de la marque » se souvient Salvador Arbona. « Nous avions encore en tête la Speedtail, très longue, très douce. Ça a été une surprise totale avec cette voiture très compacte, racée, innovante, technologique » complète Julien Boillat.

Challenge technique

Racée, la RM 65-01 Automatic Split-Seconds Chronograph McLaren W1, l’est assurément. La forme de sa boîte reprend la silhouette de la voiture vue de haut. La boîte en carbone NTPT (43.84 x 49.94 x 16.19 mm) est cerclée d’une deuxième lunette en titane grade 5.

Un vrai défi technique compte tenu de la silhouette complexe de ce boîtier qui compte à lui seul 89 composants (480 pour le mouvement) et de son galbe qui lui permet de se poser parfaitement sur le poignet.

On imagine d’autant plus aisément la complexité de l’usinage quand on apprend que cette lunette obtenue par empilement de couches successives de carbone de chacune 30 microns, affiche l’épaisseur de seulement 5 feuilles de post-it superposées.

Racing machine

Les « 1 cars » sont issues de l’univers de la course. Le mouvement choisi pour cette montre est donc un chronographe à rattrapante battant à une fréquence de 5Hz, qui permet de mesurer un temps intermédiaire, « notre mouvement automatique le plus compliqué actuellement » souligne Salvador Arbona.

Le sélecteur de fonctions, tout comme les multiples détails du design de cette pièce rappellent le lien qui unit la montre à la W1. La teinte orange, couleur de McLaren, se retrouve sur les indications des poussoirs, les chiffres des sous-compteurs et le chiffre 12, le pourtour du rehaut, la couronne et un poussoir en caoutchouc à 7h, dédié au remontage rapide du mouvement.

65 pressions suffisent pour remonter complètement la montre, qui bénéficie alors de 60h de réserve de marche. De même, un rotor à géométrie variable permet d’adapter le remontage au rythme d’activité du porteur. « Une approche pratique, fonctionnelle et performante » conclut Salvador Arbona, dans l’esprit de cette voiture, aussi performante sur la piste que confortable et fonctionnelle sur la route. 

Les heureux acquéreurs de la W1 ont la possibilité de s’offrir la montre portant le même numéro de série que celui de leur voiture. Richard Mille a choisi de produire plus de montres qu’il n’y aura de W1, pour ne pas décevoir les collectionneurs de la marque.

Édition limitée à 500 pièces – 320 000 CHF HT

Consulter les détails techniques de la RM 65-01 Automatic Split-Seconds Chronograph McLaren W1.

LE SITE DES MONTRES RICHARD MILLE

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