Swiss Mad Watch H.Moser & Cie : une montre 100 % suisse au fromage !

Par MyWatch

Moser revendique son savoir-faire Suisse en dévoilant à quelques jours de l’ouverture du SIHH à Genève, une montre étonnante dont la boîte en résine contient du Vacherin ! Avec cette pièce unique, la manufacture souhaite attirer l’attention sur le label Swiss Made, dont l’ordonnance vient d’être modifiée. Une impertinence pertinente

La Suisse, ses banques, son chocolat et bien sûr ses montres… Dans ce pays règne une belle douceur de vivre, et pourtant rien ne va plus ! Les montres ne rencontrent plus le même succès commerciale qu’auparavant. Le marché est moribond. Et pour H.Moser & Cie, la modification des critères d’obtention du fameux label Swiss Made en ce début d’année ne constitue pas une mesure suffisante pour relancer la machine. Edouard Meylan, CEO de la marque, fait passer le message avec intelligence, et non sans un brin d’humour, avec une pièce unique, la Swiss Mad Watch, une montre 100 % suisse avec une boîte en fromage.

« Avec la Swiss Mad Watch, c’est un message que nous adressons à l’industrie horlogère suisse, aux autorités et à tous les amateurs de montres : le label Swiss Made ne signifie plus rien. Pire, il permet de justifier toutes les dérives de notre industrie. A ce label laxiste et insuffisant, nous répondons par la dérision. Chez H. Moser & Cie., nous produisons des montres réellement suisses, riches d’une tradition horlogère et d¹un savoir-faire centenaire, dont la qualité parle d¹elle-même, et qui peuvent très bien se passer de tout label. Nous ne faisons pas du Swiss Made : nous sommes suisses. A 100 % avec la Swiss Mad Watch, et à plus de 95 % avec tous nos
autres modèles », précise t’il.

Les raisons de ce coup de ce coup de poing sur la table ? Afin de crédibiliser les fabricants de montres Suisses, le Swiss Made a évolué au 1er janvier 2017. Pour obtenir ce précieux label, il faut désormais que 60 % des composants d¹une montre soient d’origine helvétique, contre 50 % avant. Pour Jean Daniel Pasche, président de la Fédération de l’industrie horlogère, cette action est primordiale car le « Swiss Made est un argument de vente très important : il offre en moyenne un gain supplémentaire de 20 % sur chaque garde-temps labellisé. Il est de plus tout à fait de trouver aujourd’hui sur le marché de nombreuses montres arborant le « Swiss Made » tout en contenant moins de 50 % de composants locaux. »

Moser Swiss Mad Watch

La Swiss Mad Watch raisonne comme un manifeste qui vise à relancer le débat autour du Swiss Made et à soulever le voile sur l’obtention sur ce précieux label. Principale conséquence pour Moser, la manufacture n¹imposera plus le fameux « Swiss Made » sur le cadran de ses montres. La Maison lance aussi un hashtag revendicatif : #MakeSwissMadeGreatAgain. Toute ressemblance avec un slogan politique existant ou ayant existé serait purement fortuite…

Aussi, à travers cette approche satirique, Moser met à l¹honneur une ressource naturelle 100 % suisse : les vaches. Ainsi, le boîtier de la Swiss Mad Watch est fabriqué à base d’authentique fromage, un Vacherin Mont d’Or médaille d’or, qui a été intégré à un matériau composite innovant, l’itr2, puis usiné et poli avec les finitions propres à H. Moser. Pour le bracelet, la manufacture a opté pour de la peau de vache suisse. Le tout est complété par un cadran rouge fumé et des index doubles à 12, 3, 6 et 9 heures, évoquant l’étendard helvétique. Toute la montre sent la provocation. Même son prix délirant : 1 081 291 francs suisses !

Pour le collectionneur qui souhaiterait acquérir ce garde-temps, la boîte de 42 mm abrite bien un mouvement. Il s’agit d¹un calibre manufacture à remontage manuel, lequel confère 3 jours de réserve de marche à la montre.

Les bénéfices obtenus lors de la vente de cette pièce seront intégralement reversés dans un fond de soutien en faveur des fournisseurs horlogers suisses indépendants, qui souffrent actuellement de la situation économique difficile et de la délocalisation de la production de certaines marques en Asie.

Quel que soit le résultat de ce buzz, cette histoire de « Label » et de fromage rappelle la morale d¹une certaine fable.  » Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur. Vit aux dépens de celui qui l’écoute : Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. « 

Dan Diaconu & Nicolas Yvon

Mouvement Swiss Mad Watch