Vacheron Constantin, quand les garde-temps se parent de leurs plus beaux atours

Par MyWatch
Cette exposition met en scène une quarantaine de pièces historiques – choisies parmi plus de 1’200 que compte la collection privée – illustrant différents mouvements artistiques majeurs. Un parcours qui atteste une maîtrise des gestes et une richesse créative rarement égalées en matière d’art décoratif, spécificité de l’école genevoise.
L’ornementation en horlogerie va bien au-delà du phénomène de mode. Au 16ème siècle déjà, durant les guerres de religion, le port d’objet décoratif et ostentatoire est banni par Jean Calvin. Une décision qui pousse les orfèvres à se reconvertir, les montres échappant à la notion de bijou… Dès lors, l’horlogerie de luxe prend un nouvel essor et propose des garde- temps non seulement techniques, mais également précieux qui feront plus tard la renommée de la Fabrique genevoise. Les cabinotiers s’entourent de joailliers, d’émailleurs, et créent d’authentiques pièces d’ornementation rivalisant d’élégance, en dialogue avec les différents courants et influences artistiques. Portée par des rêves d’ailleurs et une volonté d’ouverture sur le monde, Vacheron Constantin développe depuis près de 260 ans d’existence un fort attachement à ces métiers d’art.
Au premier étage du quai de l’Ile à Genève, les vitrines d’exposition s’articulent autour de quatre univers: l’Orient, la Grèce, l’Europe et enfin l’architecture ajourée de la fin du 19ème siècle. Montres-bracelets, mais avant cela, montres de poche nous plongent dans une redécouverte de la beauté et de la finesse des ornements du monde. Si les différentes techniques d’émaillage se taillent une place digne de la complexité de leur réalisation, la gravure, le guillochage, le sertissage ou encore la glyptique, sont également bien représentés.
La visite débute en Orient, par l’Inde, avec une délicate pièce de poche en émail champlevé datant de 1831, inspirée par le style flamboyant d’une tapisserie florale émaillée. Un peu plus loin, nous découvrons la somptuosité des décors ottomans avec une montre de poche de 1824, au boîtier richement travaillé d’un motif floral exubérant, ciselé et rehaussé d’appliques en ramolayé, complété de turquoises et d’améthystes. Un ornement à la structure à la fois dense et subtile. Plus loin, en Asie toujours, des branches cerisiers en fleurs se déploient sur une boîte en jade vert très clair, ponctué de quelques diamants. D’une délicatesse infinie…
Puis, nous changeons de continent. L’univers de la Grèce antique est une source d’inspiration généreuse. En 1921, les artisans de Vacheron Constantin ont notamment reproduit une scène centrale en émail champlevé représentant Hermès sur son char, bordée d’une frise de style hellénique. Plus loin, une guipure de platine sillonne un émail translucide protégeant un décor
guilloché à la main. Sublime composition aérienne qui rappelle la grande tradition des dentelles à la française…
L’Art Déco est une période incontournable, avec ses tons bicolores, ses formes géométriques, ses pierres précieuses de taille baguette ou encore ses semi-précieuses, onyx, lapis-lazuli, corail… Un vent de renouveau stylistique souffle sur l’Europe en ce début de XXème siècle.
L’exposition se termine par une série de montres squelette en référence à l’architecture industrielle. Métal et transparence, finesse et légèreté, les calibres extra-plats sont évidés de leur matière pour ne garder que l’essentiel et laisser parler la lumière. Un exercice de haute voltige où Vacheron Constantin est passé maître.
Dès sa fondation, en 1755, la Manufacture n’a eu de cesse de sublimer ses créations en laissant s’exprimer les métiers d’art, orchestrés par des artisans aux doigts d’or, aux gestes exigeants, fait de patience et d’habileté. Cette exposition révèle non seulement des savoir- faire uniques, mais elle démontre également que les techniques ornementales se retrouvent à la croisée de différentes cultures pour finalement s’unir au cœur d’œuvres horlogères. « Voyages & Ornements » présente 47 œuvres d’art miniatures qu’il est trop rare d’admirer et qui prouvent la richesse des collections. Elles évoquent un volet indissociable de la Haute Horlogerie d’hier, mais également d’aujourd’hui, cet artisanat qui fascine toujours autant l’amateur de beaux objets.
Exposition « Voyages & Ornements», jusqu’à fin octobre 2014
Maison Vacheron Constantin, 7 quai de l’Ile, 1204 Genève
Sur rendez-vous uniquement, tél : 022.930.20.05
  • Inde 1831 ? Montre de poche, or jaune 18K, boîte en champlevé émaillé, fleurs gravure en creux, fondant de finition. Cadran guilloché. N° 10450
  • Asie 1924 - Montre de poche, or jaune 18K, boîte en jade gravure glyptique en creux représentant des fleurs de cerisiers, diamants taille rose. Cadran émail. N°10944
  • Art Déco 1939 - Montre-bracelet dame, or rouge 18K, rubis baguettes et carrés. Cadran doré poli, bracelet double cordon. N° 11087
  • Ottoman 1824 - Montre de poche, or rose, boîte ciselée décor floral et appliques en ramolayé, rehaussée de turquoises et d'améthystes. Cadran or rose. N°11110
  • France 1909 - Montre-pendentif dame, or jaune, boîte en émail translucide sur fond guilloché, appliques décor floral platine et diamants. Cadran argenté.
  • Grèce 1921 - Montre de poche, or jaune et émail, sur le fond une frise de style grec avec une scène en champlevé émaillé représentant Hermès sur son char. Cadran argenté. N° 11470
  • Architecture Ajourée dès la fin de 19ème siècle 1926 - Montre de poche, or gris 18K, cristal de roche, émail et couronne cabochon onyx. Mouvement squelette maillechort. N° 11131